Le Rassemblement national prépare une proposition de loi pour rouvrir les maisons closes sous un autre nom
Publié le 9 décembre 2025 par: Être Heureux
Une proposition de loi du Rassemblement national relance un débat que l’on pensait clos depuis des décennies : celui de la réouverture encadrée des maisons closes.

Portée par Jean-Philippe Tanguy, l’initiative soulève déjà un vif intérêt politique et sociétal, tant le sujet touche à la fois à la sécurité, à la santé publique et aux droits des personnes prostituées. Selon Jean-Philippe Tanguy, une première version du texte est déjà rédigée. Le député affirme disposer du soutien de Marine Le Pen, ce qui témoigne de l’importance stratégique accordée à cette proposition par le RN. L’objectif annoncé ? Créer des établissements gérés en « mode coopératif » par les prostituées elles-mêmes, avec un nom nouveau pour s’éloigner de la connotation historique des maisons closes. Une tentative, selon lui, de concilier dignité, protection et modernisation.
La violence au cœur du plaidoyer du député

Pour justifier son initiative, Jean-Philippe Tanguy évoque son expérience passée auprès d’une association venant en aide aux personnes prostituées. Il décrit la “précarité, la souffrance, l’horreur quotidienne” rencontrées sur le terrain, rappelant que de nombreuses femmes sont frappées, agressées, voire assassinées dans l’indifférence générale. À ses yeux, la loi de 2016 pénalisant l’achat d’actes sexuels a aggravé la dangerosité de la prostitution, en poussant les personnes concernées vers des zones plus isolées et des réseaux plus violents.
Des chiffres qui témoignent d’une réalité inquiétante
Les données de l’Observatoire national des violences faites aux femmes illustrent l’ampleur du phénomène : 1 579 victimes de proxénétisme ou de recours délictuel à la prostitution ont été recensées en 2024, dont 659 mineures. Le gouvernement lui-même reconnaît la gravité du problème. En 2024, Gabriel Attal avait lancé une stratégie nationale de lutte contre la prostitution, tandis qu’Aurore Bergé soulignait la facilité inquiétante avec laquelle on peut aujourd’hui devenir proxénète.
Un débat ancien qui ressurgit

Le sujet renvoie inévitablement à la loi Marthe Richard, adoptée en 1946, qui a entraîné la fermeture d’environ 1 400 maisons closes. Ironie de l’histoire, Marthe Richard elle-même exprimera en 1973 une forme de regret, admettant qu’on « ne peut pas empêcher la prostitution » et évoquant l’idée du « moindre mal ». Une réflexion que partage aujourd’hui Philippe Juvin, député LR, qui a récemment proposé un texte visant à « sécuriser les droits des personnes qui se prostituent ». Lui aussi entend revenir au combat législatif dès la fin du débat budgétaire.
Une réalité sociale massive et majoritairement féminine
Les estimations relayées par les organismes officiels indiquent qu’entre 35 000 et 40 000 personnes sont actuellement en situation de prostitution en France, dont une immense majorité de femmes. Ce chiffre rappelle que la question n’est pas marginale mais bien un enjeu social majeur, mêlant vulnérabilité économique, violences, immigration et réseaux criminels.







