Marine (Star Academy) visée par une plainte après son passage dans C à Vous : Anne-Élisabeth Lemoine aussi concernée…
Publié le 4 juillet 2025 par: Être Heureux
Venue promouvoir son premier album sur un plateau télé, Marine, gagnante de la Star Academy 2024, ne s’attendait sûrement pas à déclencher une polémique nationale. Une remarque maladroite sur Bolbec a provoqué la colère d’un élu, mais aussi un geste d’ouverture inattendu du maire de la ville.
C’était censé être un moment léger, consacré à la musique et aux émotions. Le 30 juin, Marine était invitée sur le plateau de C à Vous pour parler de Cœur maladroit, son premier album. Face à Anne-Élisabeth Lemoine, la jeune chanteuse évoque son attachement à sa région natale, le Nord, et l’inspiration puisée dans ses racines populaires. Mais alors qu’elle veut dénoncer les clichés parfois associés à son territoire, la discussion prend un virage inattendu.
« Il y a des petits clichés, notamment sur la consanguinité, qu’il y a beaucoup de Kévin, etc. », lance-t-elle sur un ton visiblement détendu. Puis, presque en passant, elle ajoute : « La ville la plus consanguine de France, elle se trouve en Normandie. C’est Bolbec. » Cette phrase, sans malice apparente, allait enflammer les réseaux… et la ville concernée.
Bolbec prise dans la tempête médiatique
Le propos de Marine, bien qu’isolé, est mal reçu à Bolbec. La réaction ne tarde pas. Dès le lendemain, le maire Christophe Doré exprime son agacement dans Le Courrier Cauchois. Il reconnaît comprendre la démarche de la chanteuse, qui voulait souligner les stigmatisations vécues dans certaines régions. Mais pour lui, « cette généralisation injuste blesse les habitants d’une ville qui mérite mieux. »
Toutefois, le maire choisit la voie du dialogue et tend la main à Marine. Sur les ondes d’ICI Normandie, il explique vouloir dépasser la polémique : « Je vais considérer que c’est une erreur de jeunesse. Marine, la ville vous accueille à bras ouverts. Venez chanter à Bolbec. » Ce geste d’apaisement tranche avec le ton souvent vindicatif qui accompagne les affaires médiatiques de ce genre.
« Nous, cette problématique, on essaye de l’effacer, mais on n’y arrive pas », reconnaît-il. En soulignant que les clichés ont la vie dure, même pour les territoires qui tentent de redorer leur image, le maire appelle à une action collective pour déconstruire les préjugés – et non les alimenter, même involontairement.
Une plainte qui change la donne
Mais tout le monde ne partage pas cette approche conciliante. Du côté de l’opposition municipale, Rachid Chebli, élu local, a choisi la voie judiciaire. Pour lui, la remarque de Marine n’a rien d’innocent et constitue un affront grave : « Notre ville a été calomniée et ridiculisée sur un média national. »
Trois plaintes ont été déposées : contre Marine, contre la présentatrice Anne-Élisabeth Lemoine, et contre le producteur de l’émission. Dans une déclaration à Le Courrier Cauchois, Chebli se montre intransigeant : « Ce type de moquerie publique, qui alimente la haine sociale ou territoriale, ne doit plus passer inaperçu ni rester impuni. »
La situation bascule ainsi d’un simple dérapage télévisé à une véritable affaire politique. Une initiative judiciaire qui relance le débat sur les limites de la parole publique, même lorsqu’elle se veut spontanée ou humoristique. Le geste de l’élu pose une question cruciale : une remarque faite sur un plateau télé peut-elle réellement nuire à l’image d’une ville ?
Entre maladresse, disproportion et médiatisation
Cette affaire illustre parfaitement les tensions qui entourent les figures publiques dans l’ère post-télé réalité. Marine, issue d’un programme musical populaire, découvre que le moindre mot prononcé sur un plateau peut avoir des conséquences inattendues. À peine lancée dans sa carrière, la jeune chanteuse fait déjà face à une polémique nationale.
La réaction contrastée entre le maire bienveillant et l’opposant judiciaire révèle aussi une fracture dans la manière d’appréhender les symboles et les territoires. Là où certains y voient un moment de télévision insignifiant, d’autres en font un enjeu de fierté locale, voire de justice sociale.
Reste à savoir si Marine répondra favorablement à l’invitation de chanter à Bolbec. Ce concert inattendu pourrait transformer un incident médiatique en rencontre symbolique entre deux territoires souvent moqués : le Nord dont elle est originaire, et la Normandie pointée du doigt. Peut-être, in fine, le début d’un dialogue plus fécond.
