Thierry Ardisson : de la playlist à la présence de ses ex-compagnes, il a déjà tout prévu pour son enterrement

Publié le 10 juin 2025 par: Être Heureux
À l’aube de ses 80 ans, Thierry Ardisson aborde la fin de vie avec une lucidité désarmante. S’il affirme ne pas redouter la mort, l’animateur en noir a déjà orchestré son ultime révérence dans les moindres détails, entre humour grinçant, tendresse familiale et esthétique millimétrée.
Thierry Ardisson n’élude pas la fin : il l’envisage, l’apprivoise et la prépare avec méthode. À 76 ans, celui que le grand public associe à des talk-shows audacieux confesse penser à ses obsèques, sans crainte ni tabou. Interviewé par Le Point, à l’occasion de la sortie de son livre L’Homme en noir (Plon, mai 2025), il revient avec naturel sur ce sujet intime, presque philosophique. Loin d’être accablé par l’angoisse du trépas, Ardisson s’en amuse, soulignant à demi-mot que la fin fait partie du spectacle.
Un hommage méticuleusement mis en scène
Dans la grande tradition de ceux qui ont toujours tout contrôlé, Thierry Ardisson a déjà dessiné le scénario de son propre adieu. Il l’admet sans détour : quand le moment viendra, il couchera ses volontés par écrit. L’ancien animateur de Salut les Terriens souhaite voir réunis ceux qui ont compté dans sa vie : ses trois épouses, ses proches, ses amis. Loin d’un cérémonial discret, il rêve d’un événement à la hauteur de sa singularité, où chaque détail serait empreint de symboles et de souvenirs.
L’influence de l’émission « Hôtel du temps »
Sa réflexion sur la mort n’est pas née dans un vide émotionnel, mais s’ancre dans son travail avec les disparus. Dans Hôtel du temps, émission où il ressuscite des célébrités via l’intelligence artificielle, Ardisson s’est déjà confronté au deuil et à l’hommage. Lors d’un épisode consacré à Dalida, il interrogeait la chanteuse sur la présence de François Mitterrand à ses obsèques. Cette scène a fait écho à sa propre projection : « Est-ce que moi aussi, j’ai pensé à qui viendra ? Oui », répond-il sans détour.
Des adieux en musique et en dérision
Loin du pathos, Ardisson imagine son enterrement comme un moment de cinéma, guidé par une bande-son personnelle. Il souhaite que résonnent Lazarus de David Bowie et In My Life des Beatles, revisité par la voix de Sean Connery. Un choix révélateur de son goût pour l’émotion stylisée, entre élégance rock et nostalgie britannique. À cela, il ajoute une touche de dérision : encens, enfants de chœur, peut-être même une petite chapelle pour contenir l’assistance… « Je ne crois pas qu’on remplisse une église », ironise-t-il. Mais cela ne l’atteint pas : il préfère rester le « mouton noir » jusqu’au bout.
Une liberté de ton assumée jusqu’à la fin
L’homme en noir n’a jamais cherché à plaire à tout le monde, et il n’a pas l’intention de changer. Dans cet ultime projet, il revendique encore une fois sa liberté de ton, cette franchise parfois caustique qui a bâti sa notoriété autant qu’elle a clivé. « On ne peut pas garder la liberté de ton que j’ai, en espérant être aimé de tous », résume-t-il. Dans ses mots, on sent une forme de paix : celle d’un homme qui, après avoir fasciné, agacé, fait rire et dérangé, accepte que la fin soit une dernière prise de parole, sincère et sans compromis.