Voici le regret n°1 des patients en fin de vie selon un psychologue

Publié le 21 mai 2025 par: Être Heureux
Lorsque la vie touche à sa fin, que reste-t-il ? Des souvenirs, des amours, des douleurs… et parfois, des regrets. Ces pensées qui nous hantent sur ce que nous n’avons pas osé, pas dit, pas vécu. Mais sont-ils inévitables ? Et que nous enseignent-ils sur notre manière de vivre aujourd’hui ?
Alfred de Musset écrivait : « C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » Cette phrase, tirée de On ne badine pas avec l’amour, résonne comme un cri lucide face à la tentation de passer à côté de soi. Mais qu’en est-il dans la réalité ? Vivre pleinement, sans masque ni renoncements, est-ce vraiment à notre portée ? C’est cette question que soulève le témoignage bouleversant de Bronnie Ware, une infirmière australienne en soins palliatifs, qui a recueilli les confidences de ceux qui s’apprêtaient à quitter ce monde.
Les cinq regrets les plus fréquents en fin de vie
Dans son livre Les cinq plus grands regrets des personnes en fin de vie, Bronnie Ware livre un condensé d’humanité brute, d’aveux sincères et de vérités douloureuses, souvent prononcées dans un souffle. Cinq regrets reviennent, toujours, chez des hommes et des femmes aux parcours variés mais aux cœurs désarmés par la fin imminente :
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« J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre ma propre vie, pas celle que les autres attendaient de moi. »
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« J’aurais aimé ne pas avoir autant travaillé. »
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« J’aurais aimé avoir eu le courage d’exprimer mes sentiments. »
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« J’aurais aimé être resté en contact avec mes amis. »
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« J’aurais aimé m’autoriser à être plus heureux. »
Ces phrases, simples en apparence, sont en réalité des appels à l’authenticité. Elles révèlent une chose fondamentale : au bout du chemin, ce que l’on regrette le plus, c’est souvent d’avoir mis de côté ses propres besoins pour coller à un modèle, des attentes ou des obligations.
Le regret, un écho intérieur de nos silences
Selon la psychothérapeute Isabelle Filliozat, le regret surgit lorsqu’on réalise qu’un autre choix était possible, mais qu’on ne l’a pas fait. Il naît d’un écart entre ce que nous avons fait et ce que nous aurions voulu faire. « Au fond, c’est toujours la même chose que nous regrettons : ne pas nous être écoutés », explique-t-elle. Ce n’est donc pas tant l’action elle-même qui laisse un goût amer, mais le fait de s’être trahi soi-même.
Mais le véritable poison n’est pas le regret, poursuit-elle. C’est la culpabilité qu’on y associe. Le danger n’est pas de regarder dans le rétroviseur, mais de s’y noyer. L’essentiel, selon elle, est de revenir au présent : « Regarder derrière pour reprendre contact avec soi, mais regarder devant pour continuer d’avancer. »
Vivre vraiment : mission impossible ou choix courageux ?
Ces regrets récurrents posent une question universelle : vivons-nous pleinement, ou survivons-nous en pilotage automatique ? Notre quotidien, rythmé par les obligations, les attentes sociales, les pressions économiques, nous pousse souvent à faire taire notre voix intérieure. Et pourtant, ce sont nos choix non faits, nos mots non dits, nos rêves mis de côté qui nous suivent jusqu’à la fin.
Vivre pleinement ne signifie pas vivre sans erreur, sans chute, ni douleur. Cela signifie vivre en accord avec soi-même, quitte à déplaire, à sortir du rang, à échouer parfois. Cela signifie oser, même un peu, chaque jour.
Et si le regret devenait un guide ?
Plutôt que de redouter les regrets, pourquoi ne pas les écouter dès aujourd’hui ? Ils sont les boussoles silencieuses de ce que nous avons étouffé en nous. « J’aurais aimé… » : transformons cette phrase en « Je décide aujourd’hui de… ». Réconcilier avec un ami. Dire ce que l’on ressent. Se reposer. Rire. Oser un projet mis de côté. C’est dans le présent que l’on prépare l’absence de regrets.
Comme le disait Épictète, « Un homme sage ne regrette pas ce qu’il n’a pas, mais se réjouit de ce qu’il possède. » Et peut-être que, sur le seuil de notre propre vie, nous pourrons dire à notre tour, sans trembler : « C’est moi qui ai vécu. »